lundi 25 mai 2015

25 - Dansons la capucine, en extase

Drôle de temps ! Drôle de tout, d'ailleurs... Entendre une femme parler du suicide de son eucalyptus n'est pas chose à vous apaiser. Cette femme avait à vider une grande maison après la mort de ses parents. Son père faisait partie de la tribu " je-garde-tout- on-ne-sait-jamais " (tribu que je connais un peu et redoute beaucoup). La maison était donc un invraisemblable pandémonium contenant des milliards d'objets. La femme commença par essayer de trier mais entre la centaine de violons, les dizaines de paniers de toutes sortes, les outils innombrables et j'en passe, elle finit dans un grand épuisement moral et physique. Elle décida de tout donner. Et quelques jours après cette décision, elle revint à la maison d'enfance et constata que l'eucalyptus du jardin était en train de crever. Une voisine - sorcière, sûrement - lui dit : " J'ai déjà vu ça, les eucalyptus se suicident parfois ".
Vivre un moment d'extase - littéralement sortie de soi - n'est pas chose courante non plus : l'autre soir, à la campagne, dans la contemplation du ballet parfait des pipistrelles et de deux étoiles très brillantes, une chouette est passée dans un silence total. Une plénitude infiniment calme, une abstraction étonnante se sont déposées : disparition de la pesanteur.
Et enfin, enfin, depuis le temps que j'essayais, je vois fleurir sur mon balcon une capucine et ça m'est une joie intense, comme un petit feu allumé jour et nuit :
Et cette musique, easy and rough, c'est du feu, de la nuit et c'est chouette ! Une extase.

P.S. : trouvé cette version de Proud Mary avec Cher et Elton John et ma foi, c'est pas mal. Si vous aimez Tina Turner, courez voir la version de Rio, 1988, ce n'est plus du feu, c'est un brasier !

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